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 Maelyne, déesse de la justice et protectrice des paysans

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Maelyne
Déesse de la justice et protectrice des paysans



Messages : 2
Date d'inscription : 10/06/2012

Maelyne, déesse de la justice et protectrice des paysans Empty
MessageSujet: Maelyne, déesse de la justice et protectrice des paysans   Maelyne, déesse de la justice et protectrice des paysans I_icon_minitimeDim 10 Juin - 22:19


L
a nuit est tombée depuis bien longtemps sur Santel, petit village de la Plaine d’Or. Une à une, les bougies éclairant de leur faible lueur les demeures se sont éteintes. Même l’unique taverne se dressant en face de la place centrale est plongée dans l’obscurité la plus totale et plus un son n’en sort. Les étrangers sont rares ici et leurs visites ne durent jamais longtemps tant ce lieu est reculé et éloigné de ce que certains appelleraient « la civilisation ». Ici, les habitants vivent au rythme du soleil. Dès le chant du coq la vie s’éveille, les gens se dirigent progressivement vers les étendues dorées s’étendant à perte de vue où ils travailleront jusqu’à ce que le l’astre lumineux commence à se confondre dans les champs. Dès cet instant, les hommes reviennent au cœur du village où un repas les attend à la taverne, où chaque soir toute la communauté se réunit avant de regagner leur chaumière et d’éteindre toutes les bougies.

Seul un lieu fait exception : la petite chapelle du village. Cette dernière est bien modeste et sa construction remonte à bien plus loin que les écrits ne peuvent se souvenir. Toute en pierre grise, le jour elle a bien mauvaise mine à côté des champs mais quand vient la nuit, la lumière des chandeliers traversent les vitraux et révèlent les scènes illustrées. Trois marches irrégulières permettent d’accéder à la grande porte en bois menant à l’intérieur de la chapelle. Une allée centrale est délimitée par une dizaine de longs bancs en bois rustiques de part et d’autre. Sur le mur à droite, juste à côté de l’entrée, se trouve une vasque remplie d’eau ayant pour rôle de purifier les croyants. De l’intérieur, on distingue mieux les vitraux où sont représentés des paysans dans les champs pour les premiers, mais une plume et une rose grise pour les deux derniers. Le lieu est austère et simple comme les gens d’ici, pas de fleurs, ni de décoration superflue, juste quelques candélabres et au bout de la pièce sur un piédestal une statue de pierre.

Cette statue est le bien le plus précieux du village bien qu’elle ne soit que de pierre. Habituellement accueillants, les habitants de Santel ont réservé un bien mauvais séjour aux visiteurs ayant critiqué leur icône, qui, il est vrai, ne ressemble pas à un être supérieur. Celle-ci représente une jeune femme ayant tout au plus une vingtaine d’années, vêtue d’une robe de paysanne sans grand charme et d’une cape recouvrant une partie de son visage. Mais le plus surprenant n’est pas tant l’aspect banal de la jeune femme que le barbelé taillé dans la roche enroulé autour de son cou et de ses mains au bout duquel est suspendue deux soucoupes, évoquant une balance étrange. Au pied de cette sculpture les offrandes non plus ne sont pas communes. Ici, point de fleurs, aliments ou sacrifices, mais des plumes. Et pas n’importe lesquelles, des plumes blanches de colombes créant un tapis duveteux blanc illuminant le lieu.

De nombreux visiteurs ont cherché à se renseigner sur les étranges croyances de ce village mais l’histoire n’est transmise qu’oralement et seulement aux paysans de la plaine d’Or. Selon la croyance, la déesse n’en a pas toujours été une. Il y a bien longtemps, une jeune femme vivait à Santel alors lieu d’une agriculture fertile et de joie simple. Née ici, cette créature était sans doute le plus joli brin de jeune fille de la contrée et rare n’étaient pas les prétendants qui se relayaient dans l’espoir d’obtenir sa préférence. Loin de l’agitation qu’elle provoquait chez la gente masculine, Maelyne était posée, aimait la vie paysanne plus que tout et rendait service dès qu’elle le pouvait. Un ange tombé du ciel. Elle était notamment connue pour recueillir nombre de bêtes blessées, surtout des oiseaux, qu’elle soignait avant de les relâcher. Sa vie était paisible, le village se portait au mieux et avait de belles années devant lui.

Malheureusement chaque chose à une fin et de nombreux nuages gris cachaient le soleil qui avait longtemps régné sur leur vie profilant le plus violent des orages. En effet, la rumeur avait circulée très vite dans les villages de la Plaine d’Or qu’un seigneur prenait possession des terres cultivables, ne laissant que bien peu de choses aux paysans pour survivre. Ce seigneur asservissait tous les peuples se trouvant sur son passage et clôturait les champs, autrefois sans frontières, de barbelés. Le petit village de Santel ne fit pas exception et, un matin, chaque paysan fut sorti de son lit par des soldats pour être réunis sur la grande place du village où le seigneur faisait une allocution. Au milieu de cette foule se trouvait la jeune paysanne, au premier coup d’œil elle avait haï cet homme qui transpirait l’arrogance, l’avarice et la méchanceté. Pire encore lorsque son cœur s’était serré de voir les barbelés installés par les hommes de son village sous la menace des soldats. Le magnifique paysage de son enfance n’était plus qu’une vulgaire cage où elle se sentait oppressée. Les temps de liesse étaient passés et c’est désormais dans la crainte que vivaient les habitants. Le seigneur avait ses exigences et ne connaissait rien à leurs cultures, quand le rendement était trop faible les soldats se chargeaient d’eux. Des maisons furent brûlées, des hommes battus, les femmes restaient cachées dans les maisons. Habituée à parcourir les champs, Maelyne n’osait plus sortir, son charme n’avait pas faibli et elle redoutait la cruauté des soldats. Cependant, elle s’autorisait quelques échappées dans les champs d’où elle ramenait souvent un animal blessé par le grillage de fer. Sa rancœur grandissait progressivement mais sa trop grande bonté l’empêchait d’agir comme les oppresseurs.

Un jour cependant, elle trouva une colombe prise dans les barbelés. Le seigneur s’était même attaqué à cet ultime symbole de liberté, les protégés de la jeune femme. Des larmes de douleur et de rage ruisselèrent sur son visage tandis qu’elle retirait le pauvre corps inerte pour l’enterrer comme elle le pouvait et lorsqu’elle s’attaqua ensuite aux barbelés avec son pauvre couteau, bien impuissant face à la résistance du fer. Les piques entaillaient ses mains mais elle continua jusqu’à ce qu’elle se fasse repérer par un soldat qui la désarma sans difficulté et l’emmena jusqu’au poste de garde. Loin de se repentir, Maelyne leur cracha à la figure leurs quatre vérités, tapa des pieds et poings sur l’homme qui essayait de la retenir. Leur chef, nullement impressionné par la beauté de la jeune humaine, décida d’en faire un exemple pour la communauté.
Suite à son exécution sur la place publique, une révolte éclata dans le village de Santel qui se propagea dans tous les patelins de la Plaine d’Or. Malgré son armée, le tyran n’eut d’autres choix que de fuir pour chercher des terres où les habitants seraient plus aisés à dompter. Santel, ainsi que les autres villages, retrouvèrent paix et calme bien que la révolte emporta de nombreuses vies dont celle de Maelyne.

La suite des évènements tient plus de la croyance que des faits réels mais pour les habitants de Santel c’est un fait historique. Après sa mort, le culte veut qu’un dieu, ému par les actes de Maelyne, fit d’elle une déesse. On demanda alors au meilleur sculpteur de la Plaine d’Or de créer une statue à l’effigie de la jeune femme et les colombes sont devenues sacrées, considérées comme des messagères de la nouvelle déesse.

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